Notre surimposition finance notre suradministration

par | Avr 12, 2024 | Editos | 0 commentaires

Les innombrables débats qui caractérisent notre beau pays brouillent parfois l’autopsie qu’en font nos intellectuels. En particulier les palabres sur le monde agricole.

Personne n’y comprend rien, tout le monde se contredit.
On ne cherche pas du tout l’issue ou l’opérationnalité, même à moyen terme.
La franchouillardise des « non créateurs de richesse » provient toujours des mêmes maux de notre société.

Le législateur politique et sa cohorte de donneurs de leçons contemplateurs jubilent dans l’intellectualisme stérile. 80% sont enseignants ou anciens enseignants (Stats Assemblée Nationale, Sénat, collectivités territoriales, exécutif…comités Théodule…).
Au lieu d’alimenter la sphère des faiseurs, ils suralimentent une Administration déjà obèse.

La France électoraliste et philosophe-idéaliste se noie dans le premier degré de la sublimation des faibles contre les forts. Le monde économique agit en sens inverse. Le boss n’est pas élu, il n’est confronté qu’aux résultats de son entreprise. Les salariés ne sont heureux que lorsque celle-ci est compétitive, donc « riche ».

« L’État, l’entreprise la moins bien dirigée de France » Le Point

Le français moyen qui travaille pour vivre, reste figé dans les promesses maintes fois répétées d’une opposition stoïquement obsédée par son élection ou réélection prochaine.
Ce français suiveur est dramatiquement naïf, en même temps qu’inculte.

Depuis des décennies, droite et gauche électoralistes, surtout depuis l’ère mitterrandienne, décrochent notre pays dans tous les domaines (économique, budgétaire, scolaire, protection santé, judiciaire…).

Après l’industrie (délocalisations), le monde paysan alerte sur l’inadéquation de la bureaucratisation avec l’économie de marché qui s’avère être le meilleur système du moment pour s’adapter aux aléas sociétaux.
Même le monde communiste, autocratique et théocratique adhère à cet inévitable survivance planétaire.

L’Administration européenne et nationale phagocyte son économie par des accords supra continentaux, à la gloire de ses propres « intellectuels » décideurs.
Le monde d’en haut ne comprend pas le monde d’en bas des entreprenants, et vice versa.

Les faiseurs de lois, de normes, de breloques et d’uniformes clinquants pavoisent dans les grands raouts, tout en étant ignorants des conséquences prosaïques de leurs décisions. Tandis que les créateurs de richesse de l’économie internationale se déportent de ce paraître décalé et destructif.

Nicolas Bouzou (économiste, auteur de « la civilisation de la peur ») écrit : « Si le débat démocratique est submergé par la peur et les mauvais sentiments, l’argumentation rationnelle n’est pas possible… Il faut que les défenseurs de la démocratie libérale se ressaisissent et soient capables de faire preuve de pédagogie pour apaiser le débat public…Il faut agir en adulte et ne plus transmettre des peurs enfantines à des adultes qui n’agissent pas comme tels »

La croissance revue à la baisse va entraîner des surcoûts publics. Ces dépenses publiques, déjà championnes d’Europe, très mal gérées, livrent un service public hors de la maitrise de l’état. Ce service public punitif plutôt qu’au « service » de l’intérêt général se dégrade tout en remettant en cause la protection sociale que nous finançons au détriment de notre compétitivité.

Il y a vingt ans, lorsque je suis sorti de ma bulle salariale de grands groupes performants, j’ai été surpris par la société civile à laquelle je ne portais pas beaucoup d’attention.
Aujourd’hui encore, je suis effaré par un monde journalistique qui commente, comme un syndicaliste, les résultats financiers de grands groupes comme Total, l’Oréal ou LVMH.

Privilégiant leur audience populaire, ces journalistes sont manifestement incultes en matière économique.
La pédagogie publique ne les intéresse pas, il faut faire de l’audience avec du sensationnel.
Nous l’avons constaté lors des « débats » tv sur l’Agriculture…

« Mieux vaut apprendre à pêcher que de donner un poisson ».

Le monde politique a écarté le monde agricole de l’économie de marché.
Résultat ? : les agriculteurs sont des « travailleurs pauvres », leurs entreprises sont en faillite chronique. Cela, malgré un colmatage annuel de 10 milliards d’euros (PAC) qu’aucune autre catégorie d’entreprises ne perçoit.
On importe de plus en plus. Le bidouillage des conseillers gouvernementaux va fatalement contraindre le consommateur à payer plus cher ou payer plus d’impôts.

L’état s’installe dans l’économie dirigée. Même Poutine qui a fait l’expérience tragique de l’URSS n’y a pas recours. Nous imposons des prix « planchers » à la Distribution et à l’industrie agro…

Pour finir, j’observe que nos communes vivent la même expérience. Elles mendient les subventions de toutes sortes pour « investir » sans prévoir…sans savoir…
Une sur deux, sur les… 36 000 communes, a moins de… 500 habitants.
Absence totale de compétence en matière de gestion prévisionnelle, de retour sur invest, de compétitivité.

Comme pour les petites exploitations agri :  au revoir les « économies d’échelle » et les coûts relatifs.

Résultat ? :  discrimination grave entre les administrés qui paient la taxe communale… entre les communes bien gérées et « autonomes » et celles qui prônent le favoritisme idéologique et de classe…
Dans ce monde, il n’y a pas de République, « une et indivisible ». C’est la féodalité.

“Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements.”  Ch Darwin.

 

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