Lobbying

par | Oct 10, 2022 | Editos | 1 commentaire

Le meurtre du réalisme et de la pertinence

Notre monde d’aujourd’hui

« Miss Sloane » est un de mes films préférés, avec mon actrice préférée. On y parle de lobbying, un sujet opaque pour la plupart d’entre nous. Pourtant un mode d’action qui a cours dans les affaires, le business, et surtout le pouvoir politique.

Ceux qui ne croient pas à l’existence de ces influences souterraines, ceux qui jugent a priori, sont des sceptiques naïfs qui cultivent le fanatisme idéologique.

Le lobbying est cependant la réalité d’un jeu de billard à plusieurs bandes, bien plus subtile que le poker.

Il existe bien, et a tendance à se développer dans notre environnement sociétal. « On ne nous dit pas tout » de la célèbre humoriste en rouge est d’une grande perspicacité.

Nos démocraties sont devenues darwiniennes. Le peuple ne sera jamais souverain, même en faisant des manifs ou en portant des populistes à l’Assemblée. Les puissants et les malins manigancent et pactisent au plus haut niveau (planète). Ce n’est ni arbitraire, ni inégalitaire, c’est la vie, c’est la loi de la nature.

Les moralistes font partie des pires manipulateurs. Les socio-communistes ne sont pas mieux que les néolibéraux, ils disent à leurs électeurs ce qu’ils veulent entendre et non ce qu’ils doivent comprendre.

Le communisme est très proche du capitalisme oligarchique financier (la Chine), Il est seulement allé trop loin dans l’appauvrissement matériel et psychologique des masses (Urss, Corée Nord, Venezuela). Les moins idiots des professionnels de la politique savent qu’ils doivent mettre le curseur à l’équilibre entre le coût de la paix sociale et le système économico financier.

Ce n’est pas à la portée de n’importe qui.

« Les chiens hurlent et la caravane passe ». Vous voyez beaucoup de grands patrons ou de grands banquiers venir discuter de politique à la télé ??  Non, bien sûr… il n’y a que les saltimbanques, souvent ignorants, qui veulent être un peu dans la lumière et la notoriété. Les « experts » deci et delà sont très loin des stratégies géopolitiques et de l’empathie stratosphérique. Les « boss » ont leurs influenceurs lobbyers, y compris dans la presse.

Chacun son métier !  Ceux qui scrutent la table et ceux qui ont les mains sous la table.

Je crois que les très grandes écoles (ENA) formatent des stéréotypes de pensée. Les technocrates ne sont pas bons pour le « jeu de jambes » de la négociation et de l’adaptation. Comme la plupart des enseignants qui sont dans l’unilatéralité de la transmission du savoir (Ils sont majoritaires à l’AN, mais absents des Conseils d’administration).

« Notre ignorance est si profonde et notre vanité si grande que nous nous étonnons quand nous apprenons l’extinction d’un être organisé ; comme nous ne comprenons pas la cause de cette extinction, nous ne savons qu’invoquer des cataclysmes qui viennent désoler le monde et inventer des lois sur la durée des formes vivantes »

Excellent Darwin !

L’inné et l’acquis divisent notre humanité comme du temps des pharaons.  A la Révolution française succède la dictature napoléonienne. L’élite passive se réinstalle en moins de 10 ans.

Par le volume majoritaire, la masse prolétarienne veut dominer le clan qualitatif des prétendants au pouvoir. La proximité médiatique quotidienne installe nos dirigeants au sein de nos familles. Ils font partie de notre famille ; les différences hiérarchiques s’estompent. BFMtv est devenu un père de famille.

C’est la démonstration de l’hégémonie du suffrage universel et de la décadence électoraliste.

L’antagonisme récurrent du social et de l’économique (gauche-droite), des contemplatifs et des faiseurs, n’est souvent qu’un constat d’honnêtes observateurs (apolitiques) ou même de vrais sociologues. Mais leurs compétences s’arrêtent aux conséquences sans pouvoir analyser l’origine de la cause et ses remèdes.

Les systèmes de survivance sont globaux et mobiles, nullement à la portée du particularisme et de la proximité.

Ne rêvons pas !  Nous ne réglerons jamais les problèmes climatiques planétaires, ni environnementaux, ni « inégalitaires ». Il n’y a pas d’historique dans le peuplement de la Terre, indiquant les effets de 8 milliards d’habitants, puis de 10 milliards. Seul l’économiste Malthus avait théorisé sur « la population stationnaire » et « la loi des rendements décroissants ». Il faut de bons guides à l’aventure humaine et non une croyance populiste.

A l’élitisme de noblesse et d’argent succède la méritocratie liée à l’éducation. Le talent et le courage contre la naissance et l’héritage. Des études comparatives (Pisa) montrent que le déterminisme social intervient surtout dans la réussite et l’échec de l’Education nationale et les écoles. Notre système éducatif est responsable de la reproduction des inégalités. Il ne peut pas faire la pédagogie de ce qu’il ne comprend pas lui-même.

L’orthodoxie et le manque de souplesse intellectuelle contrarient les facultés d’adaptation à un monde exponentiel.

« Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements »

J’applaudis encore le grand Darwin !

Ma longue expérience en entreprises majeures me permet de dire que l’adaptation est leur principe fondamental et la clé de leur réussite. L’entreprise ne survit (économiquement et socialement) qu’en s’adaptant au marché (l’offre et la demande). Le peuple marchand est le meilleur sociologue observateur du Monde. Il cherche les convergences plutôt que les divergences.

Socrate prétendait que ce n’est pas la voix populaire qui donne le vrai, mais le savoir et la compétence professionnelle.

Les trois filtres de Socrate

« Es-tu absolument certain que ce que tu vas me dire

 est vrai ? »

Ce n’est pas l’opinion de la majorité qui donne une politique correcte.

Platon, son disciple, en fit le symbole de l’injustice due à l’ignorance populaire.

Le prolétariat et ses soutiens politiques demandent toujours plus au détriment de ceux qu’ils nomment « les riches ».

C’est absurde et incohérent !!  Surtout dans un pays qui bat tous les records de dépenses publiques et de redistribution. Notre Administration est populiste, elle crée une bureaucratie-infirmerie. Elle ne veut pas de son développement numérique (voir la justice). Elle s’en protège en compliquant une humanité de dépendance.

Il n’y a de bonnes critiques qu’avec des préconisations.

Je suggère de laisser l’école s’envahir par les entreprises. Dès le plus jeune âge, il faut apprendre l’économie générale, le monde marchand et la responsabilité individuelle. Il faut d’abord former les enseignants.

Je crois en la concentration (hub) de compétences économiques (verticalité). Les entrepreneurs doivent faire jeu égal avec la politique, soit par le lobbying qu’ils ne pratiquent pas assez efficacement, soit en participant aux commissions des lois, soit en prenant de plus en plus d’apprentis. Ils peuvent…cumuler.

Pour finir : une illustration vivante de notre déchéance sociale :

Je vis en milieu rural. Les maires des petites communes (-3500 hab) sont dévoués mais souvent grandement incompétents. Ces communes-villages de moins de 3500 habitants représentent 90% du nombre de communes françaises (35 000). L’inconséquence et l’ignorance sont la cause d’une gabegie de structure et d’habitude.

J’observe de nombreux arrangements avec une population statique et sédentaire. Le Maire est souvent allé à l’école avec la plupart de ses administrés. En découle un favoritisme discriminant, parfois inconscient, à la limite de la « prise illégale d’intérêt ». En 2018, la Cour de cassation a sanctionné durement un simple lien d’amitié chez un édile.

Mon Maire ne cesse de confondre l’intérêt particulier avec l’intérêt général. Mais il ne sait pas ce qu’est l’intérêt général. Il n’a aucune idée de l’avenir sociologique de son village. Son amateurisme frise la « sociologie pénale ».

C’est un doctrinaire communiste qui se revendique. Il n’aime pas ceux qui ne lui ressemblent pas.

Il s’obstine à vouloir construire des logements avec de l’argent public pour ses prosélytes désœuvrés, démunis. Le village isolé, d’une vingtaine de maisons, sans aucune commodité, est à 50 km de toute zone d’emplois…

Je l’accuse de mise en danger de la vie d’autrui par négligence professionnelle voire de « maltraitance institutionnelle ».

Lanceur d’alerte, j’ai dénoncé le squat de bâtiments publics qui a auguré de ces logements « sociaux » non admis par la loi de 2017 et le décret N° 2019-577, et qui ont permis « le recentrage des obligations sur des territoires où la demande de logement social est avérée, bien connectée aux bassins de vie et d’emplois »

La Préfecture prudente et tolérante ne s’interpose pas. Elle a déjà beaucoup de difficultés à évacuer des squats de plusieurs dizaines de personnes dans des sites privés (« Notre Administration est populiste »).
La Safer est une fabrique à impôts, elle censure idéologiquement les ventes de propriétés à des acquéreurs non-agriculteurs. Propriétés qui ne seront jamais rentables et donc les exploitants vivront avec les subventions d’Etat.

Je propose : une fusion du Procureur et du Préfet. Le Maire lui-même doit être un cadre contractuel. Il doit être formé et responsable d’objectifs fixés avec sa hiérarchie. Il n’est pas élu, mais recruté dans la population locale.

Il faut regrouper les petites communes (mini 5000 habitants) et les gérer par une seule entité (Mairie) avec des fonctionnaires qualifiés. Les syndicats communaux, la Safer, la DDT doivent être dans cette structure de compétence.

Guy Benon-Octobre 2022-

1 Commentaire

  1. Voltaire

    Les grands changements sociaux que l’on nous annonce ne sont pas forcément ceux qui se pointent à l’horizon. Les pays voisins européens se destinent à des démocratures.
    En France, nous attendons l’homme providentiel comme d’habitude. Il n’existe pas, le populisme étouffe l’élite entrepreneuriale qui seule peut nous sauver de la décadence.
    Dans 30 ans, nous serons un pays sous-développé.

    Voltaire

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