Mieux vaut apprendre à pêcher que de donner un poisson !

par | Juil 5, 2018 | Editos | 0 commentaires

Quand on prend le maximum de recul sur l’actualité du monde, on s’aperçoit qu’il se divise de plus en plus en deux grandes masses : les assistés et les remorqueurs.
La nature, ou le créateur, nous a fait différents, souvent favorisés ou défavorisés par l’origine. Cela doit avoir une raison,  Darwin nous en a donné quelques explications.

Dans le monde animal, la prédation est inscrite comme une logique qui joue un rôle prépondérant dans le maintien des équilibres écologiques.
A l’aune de l’hyper développement scientifique et technologique, les écarts physiologiques entre les hommes grandissent. Certains appellent cela « inégalités ».
Je ne comprends pas et n’admets pas qu’on puisse reprocher à l’homme d’utiliser, d’optimiser même ses capacités naturelles. Il n’est  pas responsable d’être « mal né », pas plus qu’être « bien né ».

La religion relayée par la sphère politique va se servir de cet état originel. Sous des prétextes moraux, mais plus sûrement d’intérêts égocentriques, nos ecclésiastiques et politiciens vont prôner l’assistance des plus faibles, pour ne pas dire ceux qui sont socialement inférieurs à d’autres.
Les édifices religieux ont grandi sur ce fondement. Donner bonne conscience aux faiseurs-nantis et s’adjoindre dans l’idolâtrie  ceux qu’ils disent protéger. La politique va s’en inspirer, aussi bien dans le monde occidental que dans les théocraties. Notre Président a dit : « les riches n’ont pas besoin de moi ». C’est un peu faux quand on est arbitre d’un match social.

Les incultes dépossédés et dominés crient à l’eugénisme, à l’égoïsme, à la discrimination. C’est « la lutte des classes », c’est leur défense-excuse face à l’adversité, face à leur incapacité à s’insérer dans un monde qui leur est de moins en moins accessible. Comme l’antilope peut se jouer du lion, ces « défavorisés » vont profiter de leur état pour contraindre l’univers des travailleurs courageux et performants de leur transférer une partie du confort acquis par leurs efforts.

Cette relation, existante au niveau des nations, s’avère perverse. La politique instrumentalise intensément cette situation par l’électoralisme, pour le pouvoir.
Dans notre pays révolutionnaire et râleur, la redistribution (les impôts), qui prend aux minoritaires pour donner aux majoritaires est un constat d’échec. Comme pour le problème de l’immigration, l’unilatéralisme n’a jamais permis de contenter les deux parties d’un dilemme.

Le pouvoir médiatique, souvent impliqué, fustige les salaires (qu’il juge mirobolants) des grands patrons, sans jamais rien expliquer ; jugement de valeur sans raisonnement. Nous sommes pourtant dans un pays libre et un peu moins corrompu que d’autres, chacun peut espérer améliorer sa situation matérielle, et même devenir patron. Explique t-on les responsabilités d’un grand manager d’une entreprise planétaire ?  Le salarié moyen s’imagine t-il être à Singapour et à New York dans la même semaine, imprégné des cultures pour négocier des contrats qui vont faire travailler des milliers de gens ? Nos dirigeants ne peuvent-ils faire beaucoup plus œuvre de pédagogie  pour faire comprendre l’autre pouvoir : « l’offre et la demande »?  Dans le monde, il y a quelques centaines de candidats possibles pour la direction d’une entreprise du CAC 40, quelques milliards pour être salarié exécutant.

On peut condamner la mauvaise utilisation de sa force, par exemple s’enrichir malignement au détriment des plus faibles, mais alors il faut le faire aussi dans l’autre sens, quand les plus ignorants ou les moins courageux se servent de leur état victimaire pour profiter des résultats du travail des autres. Notre justice civile est déroutée par cette alternative libérale.

Le seuil de pauvreté touche trois fois plus les afro-américains que la communauté blanche ; la Palestine a un PIB par habitant de 2430 dollars, contre 31 550 dollars pour Israël ; chômage de 40% à Gaza,  5% en Israël… sur le même sol.  On peut toujours accuser les uns de profiter des autres, mais la réalité c’est qu’il y a des gens et des systèmes plus intelligents, plus audacieux et plus courageux que d’autres.

C’est comme les migrants d’Afrique qui viennent de pays qui ont combattu le colonialisme pour acquérir leur indépendance. Aujourd’hui, leurs pays sont encore plus corrompus que du temps des colons loin d’avoir été parfaits. Ces migrants, totalement dépendants et endoctrinés, viennent vers ces pays qu’ils ont tant détestés au lieu de se battre pour la sérénité de leur peuple.

Rationnellement, nous pouvons accueillir le « quantitatif », c’est le « qualitatif » qui fait s’opposer les jugements. Ces pauvres hères fuient la guerre et la corruption avec couardise. Ils sont  asservis par une pression féodale et religieuse. Leur faiblesse (parfois dangereuse pour notre société) tient à une métaphysique qui n’a plus court chez nous depuis des siècles. La seule solution raisonnée à l’intégration c’est le « mimétisme animal », se fondre dans le troupeau. Les migrants doivent adopter totalement notre culture et nos règles  de vie, et non l’inverse qui fait rejeter la minorité par la majorité. Cela reste valable pour des autochtones dont le laisser-aller ostentatoire les contraste.

« C’est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle », l’immense intelligence de Simone de Beauvoir résume bien notre propos ci-dessus. Comme pour les femmes, les migrants se libéreront de l’effet ségrégatif en travaillant d’abord. L’accès à l’emploi est un formidable filtre à la socialisation.
La réforme constitutionnelle en cours supprime dans l’article 1er le mot « race » pour le remplacer par le mot « sexe »; l’un devenant plus actuel que l’autre. Ce principe d’égalité parfaite entre femmes et hommes n’est pas encore effectif, surtout pour les acteurs du droit de la famille.

La législation et la judiciarisation du divorce n’ont pas encore adhéré à cette réflexion. On fait du curatif avant le préventif, on traite la conséquence avant la cause. C’est la même pièce de théâtre que « le patron contre l’employé » ou « l’automobiliste contre le piéton », la femme subirait le pouvoir de l’homme, comme au temps de Napoléon.

Au-delà du « divorce sans juge », dont la présence d’avocats pollue le « chemin de pensée » réaliste, il reste de nombreux divorces contentieux. Le point de discorde c’est la prestation compensatoire, son montant et sa durée qu’aucune logique n’explique vraiment. C’est le fait du prince (du juge), tout est aléatoire dans ce divorce qui accable le plus fort, souvent l’homme d’un patriarcat imaginaire.

Le législateur a voulu qu’on révise l’application transformiste de la loi de 1975, mais les textes faits par les magistrats du ministère se moquent du justiciable débiteur. Les armes de la révision (loi de 2004) sont à blanc, l’hégémonie patriarcale subsiste dans nos institutions, quand elle disparaît de la vie citoyenne.

La bolchévisation sexiste des JAF doit faire place à la socialisation par le travail et à la volonté d’autonomie des créditeurs potentiels de la prestation compensatoire. La responsabilité individuelle efface les conflits émotionnels en assagissant les familles. C’est malthusien.

Guy Benon

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