On a toujours beaucoup disserté sur « la Liberté », c’est un des trois mots de notre devise. Bien avant le macronisme -beaucoup de mes lecteurs m’en seront témoins- je me disais ni de droite, ni de gauche, mais libéral opposé au collectivisme.
Je me méfie de ces mots : fraternité et égalité, ils sont polysémiques ; depuis 37 ans, ils sont les supports des discours politiques. La gauche depuis 81, ainsi que la droite, se sont gavées de ce laxisme sociétal, de cette facilité de prendre aux travailleurs courageux pour donner aux excusés du manque de volonté, les camés aux allocs.
Les français ont été dopés au marxisme, au maternage étatique, à l’irresponsabilité individuelle.
L’Education nationale les a entretenus dans la lutte des classes (« salauds de riches », « salauds de patrons »). Politiquement, elle a omis de parler du fonctionnement économique du monde libre. L’élite même (journalistique, politique, enseignante, judiciaire..) ne veut rien comprendre à l’économie de marché. Cette compétition induite fait peur à ceux qui manquent de courage et d’audace. La réussite des autres est le reflet de leurs frustrations. Il n’y a pas d’inégalités, il n’y a que des différences naturelles qu’on fige ou pas.
Les cultures théocratiques suivent le même courant ; la religion et le marxisme : même idéologie, même résultat ! Le libéralisme, ce n’est pas « la loi du plus fort » mais le principe du mieux adapté, l’histoire des civilisations le démontre parfaitement. Les états contemporains qui n’anticipent pas la « destruction créatrice » prônent la survie de l’incompétence en favorisant la régression généralisée de leurs populations.
Le monde de l’agriculture est un parfait exemple d’inadaptation. Il montre du doigt la distribution qui n’a cessé de s’organiser, de faire des économies d’échelles (logistique, concentration) et de batailler contre les grands groupes industriels planétaires. Pendant ce même temps, les agriculteurs diminuaient leur surface moyenne d’exploitation (successions, histoires de familles, individualisme…) et multipliaient leurs besoins en matériels et produits phytosanitaires. L’état les a achevés en indemnisant leurs écarts entre coûts d’exploitation et prix de marché.
On entend au salon aujourd’hui : « il faut que nous puissions vivre de notre travail »… bien sûr ! Est-ce que le boulanger, le boucher, l’artisan, le cadre, oserait dire cela ?? On gagne sa vie en fonction de sa capacité à être compétitif sur son marché. Dans une économie libre, ce n’est pas l’état, donc la collectivité, qui vous paie, mais votre compétence à être égal ou meilleur que votre concurrent.
Notre jeune président est un excellent pédagogue, il n’applique pas des remèdes sur des conséquences (chômage, précarité, impôts), mais agit sur les causes (dépenses publiques, formation, normes, bureaucratie…). Je crois que sa plus grande difficulté c’est de pouvoir entraîner la cohorte de hauts fonctionnaires surpayés, dont l’intérêt n’est pas le changement.
Le management de l’Administration consacre tout ce qui s’oppose à l’efficience, la preuve est dans son coût relatif (au PIB), le plus élevé du monde occidental, et par conséquent de ses « prélèvements obligatoires » qui font fuir nos meilleurs entreprenants.
On pourrait parler aussi de la SECU, qui assure en faisant payer proportionnellement aux revenus. Alors que ceux qui participent le moins à la création de valeur sont ceux qui négligent le plus le préventif en matière de santé (tabac, alcool, drogues, obésité…). Tout le contraire de l’assurance privée, de la liberté de choix et de la responsabilité qu’implique cette liberté.
Il n’est pas question ici de fustiger ou d’ostraciser les « faibles », mais de les aider à devenir plus forts.
« A celui qui a faim, mieux vaut apprendre à pêcher que de donner un poisson »
L’augmentation de la connaissance et de la rationalité sert les populations sur le long terme.
« La liberté commence où l’ignorance finit ».
Notre justice civile est doublement accablée par un enkystement improductif (encombrement des tribunaux, longueur des procédures) et un voyeurisme liberticide (divorces, abus sexuels…).
Voici ce qu’écrit Ivan Rioufol : « Les promoteurs de ce monde fabriqué dominent la politique et les médias. Ils recommandent d’observer une pudeur de chaisière sur les grandes mutations de la société. Parallèlement, ils encouragent le déballage des vies intimes, sexuelles, familiales ».
« La tyrannie de l’impudeur est une vieille monstruosité, c’est elle qui permet aux imposteurs, aux narcisses, aux vendeurs de salades de se faire d’éphémères célébrités… La réserve est une tare dans cet univers consacré au cheap, à l’anecdote, à la spontanéité émotive… »
Le divorce judiciaire nait d’un mariage pseudo laïque (indissolubilité du mariage). Ce divorce inquisiteur sanctionne un « consentement » qui n’existe pas (conséquence risquée d’une rupture).
Ces « affaires familiales » affichent des règlements de comptes entre femmes et hommes. La domination des femmes sur les hommes s’y exprime avec férocité et totale partialité. 98% des JAF (juges aux affaires familiales) sont de sexe féminin ; selon les statistiques on peut objectivement penser qu’au moins 50% d’entre elles sont divorcées ou séparées.
On peut donc en déduire que : chaque homme qui divorce a 49% de « chance » de tomber sur une juge divorcée ou en cours de divorce. Nous sommes donc en droit d’invoquer le conflit d’intérêt ou la discrimination !!
« L’incontractualité » du mariage civil apparaît dans sa formalisation ; pourtant Madame Taubira, en 2014, a déclaré énergiquement, devant l’Assemblée nationale, que « le mariage est un contrat » !
Tous les textes relatifs au divorce, surtout à la révision de la prestation compensatoire (déjà une preuve de doute), sont interprétatifs et très approximatifs (« importants », « excessifs », « exceptionnel »)
C’est l’appréciation…. « souveraine » du/de la juge, hors toute méthode, qui fixe les montants.
Cela veut dire que c’est son estimation du dommage que créerait « la disparité » (ce n’est pas un gros mot !). C’est comme vous, commun des mortels, qui estimerait le prix de la commode de votre grand-mère… Du pouvoir souverain à l’arbitraire émotionnel, le chemin est très court… Nous flirtons avec la vérité judiciaire de droit divin (Ordalie). Le système probatoire juridique se heurte à l’intimité de la vie privée, d’autant plus hermétique qu’il s’agit de conjugalité. L’Etat, la Justice, s’immiscent inutilement dans ce monde clos en recherchant un égalitarisme contre nature.
Pour conclure, citons un extrait d’une revue européenne de sciences sociales :
« Qu’il soit prescrit ou improuvable le Droit perd toute efficacité, il perd sa force contraignante »
« La preuve est de plus en plus technique ou scientifique, et le doute de moins en moins toléré »
Notons que le(la) juge doit expressément expliquer sa décision (motivation).
Pourquoi faire compliqué, quand on peut faire simple :
– que le mariage soit un vrai contrat, rédigé par les parties (conjoints), prenant en compte les conditions d’une probable rupture (divorce).
– que la révision des rentes anciennes tienne compte de la moyenne des montants payés (open data), par rapport au nombre d’années de mariage et revenus du couple au moment du divorce.
Guy BENON
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