L’argent magique

par | Juin 30, 2021 | Editos | 0 commentaires

« Dieu punit de mort le juge qui, par une sentence injuste, adjuge à l’un ce qui appartient à l’autre » Talmud

Notre environnement économique et social devient complexe. Beaucoup d’essayistes, professionnels ou non, commentent ce monde en mouvement dont dépend notre confort de vie.

Fils et petit-fils de commerçants, j’ai toujours voulu comprendre ces grands flux mathématiques souvent influencés par l’émotion collective et donc par la politique. Mon passage à l’Insead de Fontainebleau m’a beaucoup aidé, ainsi que des postes clés dans des entreprises internationales.

Je m’abreuve d’ouvrages contemporains, parfois anciens, pour forger ma vision du réel. Je me méfie de la pensée universitaire, souvent trop politique, même idéologique. Je la juxtapose à mon expérience pragmatique et concrète de l’entreprise. 

Avant de vous parler d’un livre que j’ai trouvé fameux, tout récemment, je tiens à justifier mon titre et son sous-titre. Je n’ai jamais pu comprendre la décision du juge de mon divorce qui m’infligea de continuer à assurer les ressources de mon ex épouse jusqu’à la fin de ses jours

Non seulement cela est anticonstitutionnel (articles 5, 10 et 11 du préambule de la Constitution de 1946), antibiblique (« Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus »), mais surtout extralégal (article 270 : « le divorce met fin au devoir de secours »). Cela dénote aussi d’une inculture économique qui défie l’intérêt général. En effet, en me spoliant d’un tiers de mes propres ressources, le juge me chargea d’un lourd handicap pour investir et me permettre de développer mon périmètre entrepreneurial et de création de valeur. En même temps, il a placé mon ex-conjoint dans un contexte de dépendance dégradant et indigne. Cette femme intelligente est devenue un coût, au lieu d’être incitée à être un acteur économique pour la société. La femme moderne d’aujourd’hui combat ce patriarcat désuet. 

La prestation compensatoire c’est du communisme et de la misogynie. 

Le risque du divorce est le même pour tous, y compris pour celui qui contribue le plus à l’aspect financier du foyer. C’est un risque apparenté à la perte d’emploi, avec des dommages plus ou moins grands selon son degré d’adaptation au marché du travail. C’est un problème de volonté et de courage personnels. L’indemnité ne répare pas la cause, souvent elle l’occulte. 

 Le divorce judiciaire ne répare pas la souffrance émotionnelle, ni la différence des « genres », en s’arque boutant sur la disparité matérialiste, à un « instant T » prédisant un « avenir prévisible »…

Des études très sérieuses montrent que l’accroissement du matérialisme est responsable principal de la dépression. De tout temps, toutes les traditions de sagesse mentionnent que le bonheur n’est pas de posséder davantage, mais de bien connaître son propre potentiel en tant qu’être et de le faire croître (Nouvelle Acropole). 

La loi et la justice prédisposent à une relation post-divorce tourmentée. Au lieu de favoriser l’indépendance et la dignité sociales, elles contribuent à des états dépressifs et à des déchéances familiales.  

Le livre dont je parlais plus haut est : « L’argent magique, conte et mécomptes pour adultes » écrit par Jean-Marc Daniel, professeur d’économie à l’ESCP. Voici quelques extraits :

« Les français doivent comprendre que la situation est plus grave qu’ils ne le pensent….On ne s’en sortira pas sans faire d’efforts, notamment sans travailler davantage »

« La France souffre d’un manque de compétences en matière de savoir faire, mais aussi d’un manque d’intérêt suscité par le travail »

« Il faut rendre le capital de plus en plus efficace, en investissant notamment dans le numérique qui va améliorer le processus de production. Il convient d’utiliser davantage ce capital, c’est-à-dire d’augmenter le temps de travail »

« La crise sanitaire a accentué le fossé entre les pays dits « frugaux » d’Europe du Nord et ceux dits du « club Med » d’Europe du Sud. Parmi les 27 pays européens, 13 ont redressé leurs comptes publics et ont un niveau de dette inférieur à 60% du PIB, en revanche 7 pays voient leurs déficits se creuser et leurs dettes dépasser les 100%, dont la France »

« On ne peut pas durablement maintenir sous la même politique économique, des pays qui non seulement n’ont pas les mêmes performances, mais surtout qui ne jouent pas le jeu »

grâce au RSA

Cette ouverture sur notre monde doit nous conduire à ne plus accepter (par les élections et les réseaux sociaux), la mauvaise utilisation de l’argent public en disproportionnant la redistribution.

Ceux qui travaillent et créent de la valeur, ou ont le potentiel de le faire, ne doivent pas continuer à panser les plaies de ceux qui manquent de volonté ou d’imagination pour ne plus être dépendants.

Le monde rural se contracte face à l’émersion sociale de l’intelligence artificielle. Le télétravail amène les cadres citadins à s’installer au vert et au calme, l’e marketing transporte les besoins intuitu personae à domicile. Le tourisme se localise et se sédentarise (résidences secondaires).

Certains élus ruraux ghettoïsent leurs électeurs en distribuant la manne subventionnelle pour résister à la comparaison des « néoruraux ». En faisant cela, ils appauvrissent les « natifs » en les confortant dans un décalage progressif avec leur environnement économico social.  

Exemple frappant : l’agriculture pauvre et dépendante (PAC) est maintenue coûte que coûte face aux marchés et à la concurrence plus efficiente, au lieu de la former au marketing mix et de mieux l’intégrer dans son univers environnemental (marchés productifs, tendances de conso, mœurs, technologies….).

En matière de justice civile, les principes sont les mêmes. Les juges préfèrent les apathiques et les subordonnés aux créatifs indépendants. La magistrature pratique l’égalitarisme passif au lieu de stimuler la volonté de participer au dynamisme collectif.

La Justice leste notre effet économique concurrentiel. Elle pratique la justice de St Louis au 21e siècle.

La prestation compensatoire se substitue à la solidarité nationale, laquelle doit être plus opportuniste et plus pragmatique.

Guy BENON – Edito Juillet 2021

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