Il faut bien le constater, dans notre beau pays l’entreprise et les patrons ne sont pas bien vus. D’abord parce que peu de personnes les connaissent bien. Ensuite parce que le français moyen juge souvent a priori, suivant des fantasmes propagés par une élite (médias, écrivains, profs, politiques, syndicats, magistrats…) elle-même éloignée du scientisme entrepreneurial et du pragmatisme. Deux prix Nobel en économie pour 15 en littérature (championne du Monde) finissent par convaincre que nous sommes des rêveurs révolutionnaires tournant en rond. Réfléchissons à l’absence d’acteurs économiques dans nos débats médiatiques.
Le plus inquiétant est l’apparent renoncement de cette caste qui pourvoit à nos besoins matériels. Elle est la seule organisation à créer la « richesse » du pays. L’Etat, mauvais complice des masses populaires, s’accapare prés de 60% de cette richesse issue de tant d’ingéniosité, de sacrifices et de risques, d’une culture planétaire, inexistante chez nos débateurs politiques. Renoncement donc, à convaincre nos cancres en causalité de la misère sociale.
Cette ségrégation « cigale et fourmi », entre les faiseurs progressistes et les attentistes jouisseurs risque de nous entrainer vers l’inefficacité collective en stratégie climatique. Entre les belles paroles (Greta Thunberg) et l’inertie des géants de la tech (Google, Amazon, Facebook, Apple), les vrais scientifiques affirment qu’un désastre humain se prépare ; en prolongeant la trajectoire actuelle, la hausse des températures rendra très rapidement la terre invivable (voir l’Inde et l’Australie).
Surtout en France, chacun campe sur ses dogmes. Comment l’entrepreneur qui a risqué ses propres économies et travaillé jusque 75 ans peut-il comprendre le gréviste qui demande plus, en étant déjà assuré de partir en retraite à 52 ans ? Comment le smicard qui travaille tranquillement 35 heures sans responsabilité, peut-il comprendre le cadre qui gagne 50 fois plus que lui, en sacrifiant sa vie de famille pour parcourir le monde et emporter des marchés qui vont faire travailler des milliers de personnes ?
La démonstration-preuve est encore ici, dans mon village Lilliput qui se prépare aux élections. C’est un bijou dans un écrin naturel exceptionnel. Isolé en haut d’une colline, éloigné par plusieurs kilomètres de tout service et commerce, c’est le Taj Mahal sur une île. Les autochtones ont peur et veulent « se protéger » des envahisseurs en résidences secondaires. Ségrégation organisée donc : les élus s’appliquent à loger des pseudos actifs dans des bâtiments publics. C’est comme si la Mairie louait un appartement sur la Croisette, au tiers de son prix, à des précaires, au milieu d’hôtels et de magasins de luxe. Le « logement abordable » c’est le comble du déni travail-besoins. C’est le salaire qui doit satisfaire les besoins et non les rustines sociales étatiques, sinon c’est l’Urss.
Conséquence villageoise : on persiste à maintenir les plus dépendants dans la précarité par l’éloignement du travail et des services adéquats. L’obligation de transport, l’inadéquation évidente des réseaux communaux avec une augmentation de l’habitat permanent et d’une pénurie d’eau en perspective (de surcroît avec la création d’une brasserie artisanale et de piscines), nous amènent à une catastrophe écolo-sociale programmée. L’empreinte carbone anthropique est manifeste. L’isolationnisme est aussi parfois le résultat de rancœur, de frustration et de jalousie.
Dans Le Figaro du 30 Janvier, une contrevérité dont il n’a pas coutume. Une interprétation partisane qui marque aussi une certaine sélectivité, entre le pouvoir corporatiste et l’authenticité de la vie.
« Les Français fidèles au couple juge-avocat, pour les divorces » : IMPROPRE et FAUX !!
Résultat orienté par un sondage payé par… les avocats. Il faut s’interroger sur le but recherché. A la Maigret, on « auditionne » le justiciable. L’instinct prévaut sur la méthode logique déductive.
Beaucoup d’autres « sondages » nous ont placardé le mécontentement du fonctionnement de la justice, y compris au Figaro (« Deux français sur trois sont mécontents de la justice » Le Figaro 4/4/2019).
Je vous invite à lire cet autre article, en cliquant ici.
La profession d’avocats semble mal se porter. Forte augmentation de leur nombre (65 000) depuis quelques années, diminution des revenus souvent inférieurs à 2000 euros nets, chute du nombre de divorces contentieux suite au consentement mutuel et à la très sensible diminution des mariages civils, réorientation massive de la profession vers d’autres métiers (juristes en entreprises…).
A l’article propagandiste du Figaro de janvier, il faut opposer la défiance populaire envers l’avocat dont les honoraires sont inaccessibles pour les catégories moyennes inférieures. Ajouté à cela « l’investissement loto », l’avocat ne s’engage pas sur le résultat, « il dépend du juge » dit-il…, sans compter parfois la condescendance de ceux qui savent tout. Aucune formation en négociation-médiation, le divorce par consentement mutuel est dominé par « l’effet Dunning-Kruger ». « L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance«
Rapprochement avec la forteresse rurale de mon village et la caste « juge-avocat » qui craint le pire pour son avenir (legaltech, médiation).
« Les braves gens oublient souvent que la justice dépend de deux éléments incontournables : la preuve et la contradiction, au milieu d’un fatras de règles de moins en moins bien écrites, en raison d’un travail législatif sous la pression d’une opinion publique parfaitement bien manipulée par des médias surexcités. Des progrès énormes pourraient bien être réalisés dans la formation des juges et des avocats, mais notre pays se croit encore au siècle des Lumières » : avis d’avocat sur le net.
Le divorce reste un élément de la vie intime qui ne regarde que ses protagonistes. La liberté des mœurs en apporte « la preuve » en faisant fi de l’interposition judiciaire pour les pacsés, les unions libres ou même ceux qui veulent se séparer sans divorcer. La sanction financière de l’un des divorcés est une atteinte à la dignité, à la liberté et à l’émancipation des… deux ex conjoints.
La harangue de Baudot, juste avant la réforme du divorce en 1975, est une fois de plus la démonstration de l’égotisme judiciaire :
« Réformez vous-mêmes, la loi s’interprète, elle dira ce que vous voulez qu’elle dise. Il y a des tâches plus utiles que de chasser le papillon la vérité, ou que de cultiver cette orchidée, la science juridique. Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari… »
Face à la mobilisation du syndicat de la magistrature, le ministre renonça à condamner ce texte.
Comme après les réformes de 1975 et 2004, les « juges-avocats » ne veulent pas céder leurs prérogatives souveraines instinctives opposées à la logique numérique ou à la lecture stricte de la loi, c’est tout l’apparat de leur fonction. Cet arbitraire ne peut être contesté, c’est un double arbitraire.
Pas plus que l’avortement, le divorce n’est un crime, ni un délit, dans notre pays laïque et non théologique. Le mariage civil ne contractualise pas sa rupture, et le juge sanctionne illégalement l’absence de fidélité et de secours inscrits dans un contrat unilatéral étatique.
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